Phu phen
TONKIN 1214. Coolies (hommes et femmes)
Cu-li (đàn ông và đàn bà)
Collection de R. Moreau, Hanoï
Gửi từ Hà-nội ngày 11 tháng mười một năm 1904 (?)
Đến địa chỉ 29, Boulevard Voltaire, Paris.
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" Plus de deux mille coolies ont été réunis pour transporter les vivres et les bagages de l’armée pendant l’expédition de Bac-Ninh. […] Ils sont parqués, en attendant le depart, dans d’immenses paillottes en treillis de bambous, contruites à la hâte par les soins du genie militaire, tout près de la porte de France, à l’entrée de la rue des Inscrusteurs.
Un tirailleur annamite se promène, l’arme au bras, devant chaque paillotte, pour empêcher toute évasion. Les coolies prennent du reste leur temps en patience ; ils passent toutes les journées étendus sur le dos, à fumer leur pipe ou à chiquer le bétel ; quand ils ne dorment pas, ils jouent ou ils mangent ; deux fois par jours on leur distribue du riz décortiqué qu’ils font cuire, avec un peu d’eau et du sel, dans des marmites de cuivre posées sur deux pierres. " (p.126)
" Voici nos cent trente coolies accroupis en deux longues files sur le sable, devant les cantines médicales et les ballots de brancards et de couvertures. La veille , on leur avait remis à chacun un bambou solide et une corde neuve : ils ont déjà tout égaré. On leur avait distribué également à tous deux grosses mottes de riz cuit à l’eau salée , de quoi les nourrir pendant un jour ; ils ont tout dévoré. L’officier d’administration, M. Robby, qui a passé deux jours et deux nuits à tout prévoir et à tout preparer, court de l’un à l’autre, très inquiet. Il questionne en français, on lui répond en annamite: “Et ton bamboo ? – Konko biet (Je e comprends pas) – Et ton riz ! – Konko biet.” Notre ami est dans tous ses états. “Konko biet, gémit-il, toujours konko biet ! vous verrez que nous ne pourrons pas démarrer ! ” (p.130 )
" Les coolies, qui grelottent sous le froid du matin, se sont assis en rond autour du foyer. Ils ont tiré des provisions de la longue bourse de toile qu’ils portent en sautoir autour du corps et qu’ils ne quittent jamais ; accroupis sur leurs talons, leurs grands chapeaux coniques rejetés en arrière, ils mordent à belles dents dans leurs mottes de riz." (p.142)
" Cette sevère leçon ne corrigera pas ces maîtres maraudeurs. Les gens du people ont pour le pillage un un goût extrêmement pronouncé ; chaque fois qu’on fait halte en colonne, il faut avoir la précaution de bien encadrer les coolies, sinon ils vont fureter dans les maisons, dans les pagodes meme, cherchent quelque chose à voler.
Lorsqu’ils entrent dans une case, ils sondent immédiatement le sol et les murrailles avec un bâton et ils percutent soigneusement les gros bambous creux qui soutiennent la toiture. Les Annamites ne connaissent pas, comme nous, les placements d’argent ; ils ont tous, dans leurs maisons, ou aux environs, un petit coin dissimulé avec art dans lequel ils enfouissent leurs economies. Les coolies ont un flair inouï pour découvrir ces cachettes." (p.150)
Un tirailleur annamite se promène, l’arme au bras, devant chaque paillotte, pour empêcher toute évasion. Les coolies prennent du reste leur temps en patience ; ils passent toutes les journées étendus sur le dos, à fumer leur pipe ou à chiquer le bétel ; quand ils ne dorment pas, ils jouent ou ils mangent ; deux fois par jours on leur distribue du riz décortiqué qu’ils font cuire, avec un peu d’eau et du sel, dans des marmites de cuivre posées sur deux pierres. " (p.126)
" Voici nos cent trente coolies accroupis en deux longues files sur le sable, devant les cantines médicales et les ballots de brancards et de couvertures. La veille , on leur avait remis à chacun un bambou solide et une corde neuve : ils ont déjà tout égaré. On leur avait distribué également à tous deux grosses mottes de riz cuit à l’eau salée , de quoi les nourrir pendant un jour ; ils ont tout dévoré. L’officier d’administration, M. Robby, qui a passé deux jours et deux nuits à tout prévoir et à tout preparer, court de l’un à l’autre, très inquiet. Il questionne en français, on lui répond en annamite: “Et ton bamboo ? – Konko biet (Je e comprends pas) – Et ton riz ! – Konko biet.” Notre ami est dans tous ses états. “Konko biet, gémit-il, toujours konko biet ! vous verrez que nous ne pourrons pas démarrer ! ” (p.130 )
" Les coolies, qui grelottent sous le froid du matin, se sont assis en rond autour du foyer. Ils ont tiré des provisions de la longue bourse de toile qu’ils portent en sautoir autour du corps et qu’ils ne quittent jamais ; accroupis sur leurs talons, leurs grands chapeaux coniques rejetés en arrière, ils mordent à belles dents dans leurs mottes de riz." (p.142)
" Cette sevère leçon ne corrigera pas ces maîtres maraudeurs. Les gens du people ont pour le pillage un un goût extrêmement pronouncé ; chaque fois qu’on fait halte en colonne, il faut avoir la précaution de bien encadrer les coolies, sinon ils vont fureter dans les maisons, dans les pagodes meme, cherchent quelque chose à voler.
Lorsqu’ils entrent dans une case, ils sondent immédiatement le sol et les murrailles avec un bâton et ils percutent soigneusement les gros bambous creux qui soutiennent la toiture. Les Annamites ne connaissent pas, comme nous, les placements d’argent ; ils ont tous, dans leurs maisons, ou aux environs, un petit coin dissimulé avec art dans lequel ils enfouissent leurs economies. Les coolies ont un flair inouï pour découvrir ces cachettes." (p.150)
Docteur Hocquard, Une Campagne au Tonkin (Paris, Arléa, 1999)
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Chào tháng Chạp , hôm nào thì đến Tết ?
(Nguyên Sa)
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